Les cartes de rationnement

Le rationnement a débuté dès le début de la guerre. Il concernait les denrées alimentaires principalement mais également d’autres ressources à l’exemple de chaussures ou de pneus pour les bicyclettes. Mais dès la loi du 10 juillet 1938 sur l’organisation de la nation en temps de guerre le ton était donné à travers son article 46 qui stipulait que chaque ministre pouvait réglementer l’importation, l’exportation, la circulation, l’utilisation et la détention ainsi que la mise en vente de certaines ressources, les taxer et rationner leur consommation.

Urschenheim étant un village à vocation agricole, les habitants n’eurent pas à souffrir des privations alimentaires telles que les populations des villes pouvaient les subir. La vie dans les campagnes permettait de cultiver un petit lopin de terre ou détenir quelques animaux de basse-cour. Il ne n’en était pas de même avec les habitants des villes, à l’exemple de Colmar, où les habitants prirent l’habitude de se rendre à la campagne afin d’améliorer leur ordinaire. Une forme de marché noir s’était installée, à petite échelle certes, mais dont la finalité reste humanitaire : permettre de manger.

Dans les archives communales nous trouvons des registres de distribution des cartes de rationnement pour chaque famille du village.

Entre le début de la guerre qui marque la mise en place du rationnement et la fin de celui-ci se découle une dizaine d’années. À la fin du conflit et les 5 années qui suivirent le rationnement pris fin progressivement. À la lecture des archives communales nous pouvons nous imaginer qu’elle devait être les embarras de l’administration communale (maire, secrétaire de mairie) chargée d’appliquer chaque mois de nouveaux règlements et de remplir de nouveaux formulaires ainsi que de distribuer de nouveaux titres de rationnement très certainement pressé de toutes parts de demandes qu’on ne pouvait satisfaire.

La chronologie du rationnement lors du dernier conflit mondial

LaLa lecture de ces quelques lignes nous permet de nous replonger dans les difficultés qu’ont vécues les habitants de notre village. Et que penser si de telles mesures devaient à nouveau être appliquées dans notre monde contemporain ? Cela reste une lecture dissuasive de tout nouveau conflit.

3 septembre 1939 - déclaration de guerre à l’Allemagne
20 septembre 1939 - réglementation de la vente des produits pétroliers
18 octobre 1939 - institutions de jour sans viande
2 avril 1940 - instauration de la carte de charbon
24 avril 1940 - autorisation d’utiliser la saccharine
20 mai 1940 - rationnement du sucre
3 juillet 1943 - rationnement du sucre à 500 g par mois
28 juillet 1940 - interdiction de vendre le pain frais
26 août 1940 - création de la carte de lait
23 septembre 1940 - la ration de viande fixée à 60 g par jour avec os
30 septembre 1940 - la ration de pain des adultes est fixée à 350 g par jour
31 octobre 1940 - création de la carte de savon
1er janvier 1941 - création de la carte de pommes de terre
3 janvier 1941 - rationnement des chaussures
9 janvier 1941 - création de la carte de pneus
avril 1941 - la ration de 250 g de café ne comporte que 60 g devrait café
29 avril 1941 - rationnement du chocolat
17 juin 1941 - création de la carte de textile
17 juillet 1941 - création de la carte de tabac
1er septembre 1941 - nécessité de bon pour pneus de vélo et chambre à air
1er janvier 1942 - les bougies sont vendues avec ticket
janvier 1942 - rationnement du vin : 4 litres par mois
28 mars 1942 - les coiffeurs doivent garder les cheveux coupés qui serviront à faire du tissu
26 avril 1942 - création de la carte de grossesse
novembre 1942 - création de bons d’achat pour vélo
octobre 1943 - la ration de viande fixée à 90 g par semaine

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