Accueil | Les périodes de guerre | L'évacuation de Mai 1940
Le témoignage de Blanche BUCHER
Témoignage écrit
La famille part à Sigolsheim dans une carriole tirée par un cheval où prennent place sa mère et son frère. Ils emportent un landau pour les enfants. Un premier arrêt a lieu à Holtzwihr, chez Alphonse VOGEL, pour réchauffer le biberon du bébé. À Sigolsheim, ils sont accueillis par Pierre TEMPE, chez qui ils restent une dizaine de jours. Durant cette période, Lucien leur rend visite.
Ils reçoivent les instructions de se préparer pour prendre le train à Bennwihr-Gare en direction du Sud. Mariette est à ce moment âgée de 16 mois. Blanche se rappelle du passage à Bordeaux. Après Marmande, ils sont accueillis à Saint-Barthélemy d'Agenais.
Une dame la dirige vers son nouveau lieu d’hébergement, une maison de deux pièces, à proximité de la halle. La famille habite seule dans la maison. Les repas se préparent dans une cheminée. Il n'y a pas l'eau courante. Elle cherche l'eau au puits avec des seaux et il faut souvent attendre son tour. Sur le chemin, il y a un figuier où elle se délecte des fruits. Tous les soirs, elle cherche le lait dans une ferme; le lait reste un aliment important pour les enfants. La viande de veau est bonne de même que les longs pains. Au marché, elle se rappelle d’une dame qui lui vend des oeufs et du fromage. L’après-midi, elle se promène avec les enfants. Il y avait de belles pêches. Tous les jours, la vie se rythme au travers de simples gestes.
Les habitants de St-Barthélemy d’Agenais lui réservent un bon accueil. Elle nous dit « qu’ils vivent cette époque plus simplement que nous et ils dégagent une sérénité ». La langue française ne pose pas de problèmes, sauf pour sa mère qui ne parle que le dialecte. En cas de difficultés d’expression, elle reformule sa demande.
En 1940, Blanche a 21 ans. « Se retrouver seule avec deux enfants en bas âge n’est pas une chose simple. Heureusement que mes enfants se portent bien et je ne consulte aucun médecin durant cette période »,
En face de chez elle, il y avait une petite maison habitée par une personne qui parlait quelques mots d'allemand. Lorsqu’elle se promène, cet homme regardait l'enfant dans le landau et lui disait "Das ist ein schönes kleines Kind (c'est un bel enfant)".
Pour le retour, le curé KUSTER nous donne les papiers de « rapatrié ». Durant tout le séjour, notre prêtre veille au bon déroulement de la vie quotidienne. Lors du retour, elle voyage dans des wagons à bestiaux « où nous sommes assis au sol ». A Agen, le train reste bloqué en gare une journée entière. Blanche raconte qu’elle « lave les langes des enfants et les fait sécher sur les rails chauffés par le soleil. Arrivée à destination, lorsque je vois le nom de "Kolmar" avec un « K » je comprends le changement de régime politique. Nous échangeons les nouvelles avec les personnes venues nous accueillir. Mon mari n'était pas encore de retour. Il est même dit qu'il ne rentrerait plus ».
A Urschenheim, la famille habite la maison en face de l'église, avant l'épicerie Muller. A leur retour, la maison se trouve occupée par la famille Achille SPITZ et HIRTZ. Elle est contrainte de se reloger. Ses souvenirs restent gravés dans la mémoire de Madame Blanche BUCHER et elle se remémore souvent cette période passée dans le Lot et Garonne.
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