Georges BOLLINGER (1896 - 1974)

Georges BOLLINGER est né le 24 octobre 1896 à Urschenheim, de Robert BOLLINGER, cultivateur, et de son épouse Marie HAUMESSER. Il s’est marié avec Line HUCK le 17 avril 1922. Le couple a eu un enfant, Alice, née le 23 novembre 1925 à Colmar.
Georges BOLLINGER a suivi sa scolarité à l’école primaire d’Urschenheim. À sa sortie d’école, il a très certainement travaillé dans l’exploitation agricole de son père avant d’être incorporé dans l’armée impériale le 25 novembre 1915, je jour de la Sainte Catherine.
D’après les propos que nous avons pu recueillir de lui, il a effectué son service militaire dans l’armée allemande à l’âge de 19 ans. Il nous a dit qu’il a servi tout d’abord dans un régiment d’artillerie puis a été muté dans un régiment du génie, notamment dans une fonction de scaphandrier pour la construction et l’entretien de ponts routiers traversant des cours d’eau. Il a été affecté à Koenigsberg, puis à Wilna sur le font ouest. Son régiment a combattu au front des Ardennes durant les offensives de 1917 dans la région d’Arras et de Vimy. Il était affecté au 24ème régiment du génie. Le 10 avril 1917, à Vimy, il s’était porté volontaire pour rechercher sur le champ de bataille un officier blessé. Lors de cette action, il a été très gravement blessé aux jambes par une grenade, puis il a rampé jusque dans un abri où on lui a bandé ses pieds et injecté 3 seringues. Par la suite, cette blessure nécessita l’amputation de ses deux pieds ; à ce sujet Georges nous dit avoir subi 7 interventions chirurgicales successives, dont 5 sans anesthésies. Il a été admis à l’hôpital d’Oldenburg situé dans le nord de l’Allemagne pour y être soigné. Puis, il a été transféré au lazaret de Fribourg en Brisgau.
Lorsque Georges était hospitalisé à Fribourg, sa fiancée venait le voir tous les dimanches. Elle se rendait le samedi soir chez Anna STEIERT à Hugstetten ; Josef, son mari, était également blessé de guerre et soigné au même hôpital. Lors des visites dominicales, elle apportait souvent une bouteille de schnaps qui a peut-être aidé Georges à surmonter une sévère grippe qu’il avait contractée. D’ailleurs, après son rétablissement, son médecin lui avait dit « alkool ist das beste gegen Grippe».
Georges BOLLINGER a été décoré de la croix de fer pour son acte de bravoure. Lorsqu’il a reçu cette décoration il l’a envoyé aussitôt à son domicile en demandant à ses parents d’accrocher cette médaille à Lotti le chien de la famille. Perdre ses deux jambes à l’âge de 21 ans était très certainement difficile à accepter à cet âge.
Après le retour de l’Alsace à la France, Georges BOLLINGER a exercé l’ensemble de sa carrière à la perception de Muntzenheim.
Il a été conseillé municipal de 1945 à 1953. Il est assuré la présidence de la fabrique de l’église d’Urschenheim de 1953 à 1963.
Compte tenu de ses difficultés à se déplacer, il a été l’un des premiers habitants du village à posséder une voiture. Lors de la période d’entre-deux-guerres, seul le curé et le boulanger possédaient également un véhicule. Les anciens du village se rappellent que Georges BOLLINGER était souvent appelé par ses concitoyens pour des déplacements d’urgence à l’hôpital de Colmar, et son véhicule a transporté de nombreuses femmes enceintes à la maternité de Colmar.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, il a apporté de manière très active son soutien et son accompagnement aux nombreux blessés et mutilés de guerre du secteur.
Au moment de son mariage, le couple s’était installé à Muntzenheim ; mais, son épouse souffrait du heimweh lorsqu’elle voyait au loin le clocher du village d’Urschenheim et lorsque les cloches qui y sonnaient se laissaient entendre dans le village voisin. C’est pourquoi, le couple a construit sa maison d’habitation en 1929 à Urschenheim qui portait le numéro 39, aujourd’hui, le 2, Impasse des vignes.

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