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Le témoignage de Afra VETTORETTI
Témoignage écrit
La ferme de ses parents se trouve à l'entrée de Saint Barthélemy d’Agenais, sur la route de Puymiclan. Il s'agit d'une situation idéale pour les évacués alsaciens qui se rendaient régulièrement dans cette ferme pour acheter des oeufs, des légumes ou du lait.
Son père, Matéo VETTORETTI, s'est installé à Saint-Barthélemy d'Agenais en 1930 en provenance d'Italie. À cette époque plusieurs départements du Sud-Ouest connurent un important apport de familles d'origine italienne, afin d'enrayer la chute démographique, en corrélation avec les nombreuses victimes de la Grande guerre. Afra est âgée de quatre ans à son arrivée en France et elle nous dit que « mon père est parti d'Italie sans rien » ; elle ajoute « mon père était un saint ». Ces particularités expliquent très certainement l'accueil que cette famille a réservé aux alsaciens réfugiés à Saint-Barthélemy d'Agenais et les liens d'amitié qui se sont tissés durant l'été 1940 ; de surcroît, nous relevons au travers de nos entretiens que le souvenir de ces instants perdure auprès de nombreux évacués, mais également au sein de la famille VETTORETTI, malgré l'absence de tout contact durant 67 ans – nous nous trouvons dans le registre de la transmission d'éléments particuliers qui ont façonné à une certaine époque plusieurs êtres humains et qui en ont perpétué le souvenir dans leurs familles respectives. Ce sont des faits d'une particulière richesse.
Afra se rappelle de l'aide que les jeunes Alsaciens ont apportée au moment des récoltes et lors de l'élaboration des gerbières ou du battage. Ses frères et sœurs – Angelo, Alfredo et Béatrice - se trouvent dans les tranches d'âge des jeunes évacués ce qui favorise les contacts et les échanges. Elle se souvient faire le « tour de ronde » avec les alsaciens. Les conditions de vie de l'époque sont difficiles nous dit-elle. « Maintenant on va chez Leclerc pour faire ses courses ; autrefois, on cherchait un litre d’huile en échange d'une douzaine d’oeufs ». L'eau potable était cherchée « à la vierge » parce que l'eau du puits de la ferme n'était pas consommable. « Mais, nous n'étions pas plus malheureux ».
Elle garde en mémoire les inquiétudes des réfugiés sur les conditions de vie au retour et des dégâts matériels causées aux habitations par les combats de juin 1940, et cite une personne : « Comment va-t-on retrouver notre boulangerie au retour ? ».
Lors du départ des alsaciens de Saint-Barthélemy d'Agenais elle se souvient que tout le monde chantait « Ce n'est qu'un au revoir ».
En images
Le témoignage d'Afra VETTORETTI en vidéo
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