Témoignage écrit

Clément est né en 1927. Les jeunes de cette génération ont payé un lourd tribut lors du dernier conflit mondial, parce qu'ils ont connu l'exil de 1940 dans les départements du Sud-Ouest, puis ont passé leur adolescence dans les déchirements et les affres de la guerre, avant d'endosser de force l'uniforme allemand pour combattre sur le front de l'Est.

Il se rappelle de l'évacuation du village vers la commune de Sigolsheim ; arrivés à cette première étape, les chevaux et les attelages leur ont été retirés par les autorités. À Saint Barthélemy d’Agenais, sa famille loge dans l'ancienne pharmacie inoccupée. Toutes les matinées débutent par les offices religieux célébrés par le curé KUSTER ; il est servant de messe, et se souvient parfaitement du clocher et du mécanisme d'action des cloches. Puis, avec les jeunes de son âge il participe aux cours donnés par Mademoiselle MILLION dans les jardins du presbytère du village, tout proche de l'église, et quelquefois sous le regard de Mademoiselle Marthe, aide au prêtre.

Les souvenirs du lavoir de Saint Barthélemy d’Agenais restent présents dans la mémoire de tous les évacués de même que les nombreux fruits, dont les pêches - de nombreux noyaux de pêches seront plantés plus tard à Urschenheim, mais les fruits n'auront jamais la même qualité par le manque de soleil et d'un terroir différent. D'autres figures emblématiques, à l'exemple de la halle où se déroulait le marché quotidien ou les images des anciens jouant aux cartes dans le bistrot du village restent également gravées dans l'esprit des personnes.

Clément nous parle également de l'intégration difficile de la population alsacienne dans un contexte culturel entièrement différent. « On parlait alsacien entre nous » ce qui constituait une barrière supplémentaire, mais nous permettait de maintenir une certaine identité.

À son retour à Urschenheim, Clément se rappelle des lourds dégâts dans la commune, dont plusieurs maisons brûlées lors des combats de juin 1940.

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Le témoignage de Clément HUCK en vidéo