Accueil | Les périodes de guerre | L'évacuation de Mai 1940
Le témoignage de Lucienne CHABROL
Témoignage écrit
En 1940, Lucienne a 10 ans. Elle se rappelle des importants mouvements dans le village durant cet été, dont les troupes stationnées dans le village et la population alsacienne arrivée en juin et repartie en septembre 1940. À cette époque, les hommes en âge de combattre sont mobilisés dans l'armée française ; il ne restait que des jeunes ou des vieux dans le village. Elle se souvient des réfugiés et des militaires qui apportaient leurs aides dans les fermes pour rentrer les récoltes et maintenir les exploitations en activité.
Au moment de la guerre, Saint-Barthélemy d'Agenais est un village essentiellement à vocation agricole qui vit d'une certaine manière en presque autarcie. Lucienne se rappelle se rendre à l'épicerie uniquement pour acheter de l’huile, du sucre ou du sel, ou chez le boulanger pour acheter du pain. La viande, les légumes ou les fruits sont souvent produits dans les exploitations locales, dont les excédents se trouvent vendus au marché. Il y a beaucoup d'élevage à l'époque – vaches, veaux, oies, dindons… - et la campagne se caractérise par la présence de nombreux prés, arbres fruitiers et vignes ; aujourd'hui, ce sont les cultures céréalières qui prédominent. À cette époque le village compte six épiceries, deux bouchers-charcutiers et deux boulangeries. Un marché se déroule toutes les semaines dans la halle.
Durant la présence des Alsaciens à Saint-Barthélemy d'Agenais se déroulent les récoltes de blé. Pour nos hôtes, c'était la découverte des gerbières - les blés sont dépiqués à peine mûrs et liés en bottes rassemblées dans des constructions rondes ou rectangulaires de manière qu'aucune gerbe ne touche le sol, par un entrecroisement de manière similaire aux tuiles posées sur les toits pour que l’eau de pluie n'y pénètre pas - puis le battage fin juillet et début août, après une légère fermentation et un mûrissement des blés dans la gerbière. Son grand-père avait une entreprise de battage à cette époque et circule de ferme en ferme. Un système d'entraide mutuelle unissait l'ensemble des voisins, auquel se sont joints de nombreux réfugiés alsaciens durant cet été 1940 - chacun des évacués garde cette image des gerbières dans son esprit, dont le souvenir nous est systématiquement évoqué à chacune de nos rencontres.
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Le témoignage de Lucienne CHABROL en vidéo
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