Témoignage écrit

La date du 19 mai 1940 reste présente dans la mémoire de René, comme étant celle de l'évacuation d'Urschenheim vers la commune de saint Barthélemy d’Agenais, après un court séjour à Sigolsheim.

À leur arrivée, les évacués sont accueillis par le maire de Saint Barthélemy d’Agenais dans la halle du village. Le père de René, forgeron de métier, tisse rapidement des liens avec un important agriculteur local qui l'invite à venir travailler chez lui. À la même époque, et ne connaissant pas la durée de l'évacuation, René envisage un apprentissage dans une petite entreprise de matériel agricole à Tombebeuf. Sa famille est hébergée dans une maison du village, non loin de la famille DECKERT. Les journées se passent essentiellement dans une ferme située à 2 km du village. L'exploitant dispose dans sa ferme d'une quarantaine de vaches et d'un cheval, aux côtés de vignes et d'une importante surface céréalière. René participe aux récoltes de l'été 1940. Le soir, avant de quitter la ferme, il trait une vache et en rapporte le lait.

Il se rappelle du curé KUSTER venu rejoindre les évacués en voiture. Il souligne la très forte implication de ce prêtre, tant dans la recherche du mieux être physique et psychique de ses ouailles, que dans les relations avec la population et les autorités locales. À cette époque se vit la rencontre de deux contextes culturels différents qui nécessitent des ajustements ponctuels à l'exemple de celui du maire de Saint Barthélemy d’Agenais, que cite René : « Ce ne sont pas des boches qui sont arrivés - on n'a pas le droit de le dire - mais des gens venant d'une région frontalière qui pratique un patois germanique, de la même manière que les gens du Sud-Ouest parlent leur propre patois que les Alsaciens ne comprennent pas ».

À son retour en Alsace, de nombreuses maisons ont été vidées de leurs biens mobiliers. Toutefois, les récoltes sont engrangées - c'est un travail remarquable effectué par les habitants du village rentrés plus tôt et par les membres de la commission de sauvegarde.

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Le témoignage de René KRETZ en vidéo