Accueil | Les périodes de guerre | L'évacuation de Mai 1940
Le témoignage d'Elise HECKLEN
Témoignage écrit
Dans les wagons confortables du voyage vers le Lot-et-Garonne, Élise se rappelle des sièges amovibles des wagons qui permettaient de s'allonger et de dormir dans de bonnes conditions. Sa famille - son père, sa mère, Suzanne et Marcel - occupe un seul compartiment.
À Saint-Barthélemy d’Agenais, ils sont hébergés dans une maison proche de l'épicerie. L'intérieur de l'habitation a été rénové peu de temps avant ; les plâtres sont neufs mais les matelas des chambres à coucher sont remplis de paille - les draps ont été ramenés d'Alsace. Un forgeron habite en face ; un boulanger et un boucher exercent dans le quartier. Il y avait également un bistrot et un coiffeur à proximité chez lequel Élise se rappelle de sa première permanente. Émilie SCHILLINGER et ses trois enfants résident dans le voisinage, de même que les familles RINGLER, MULLER, HAUMESSER et DECKERT.
Pendant toute la période où les repas sont servis dans la halle, Élise participe avec Mathilde LEHRY à la préparation des légumes. Par la suite, les indemnités versées aux réfugiés permettent à chacun d'élaborer les repas à sa convenance personnelle. Dans leur maison, les casseroles sont posées sur un trépied dans une cheminée. Pour faciliter la cuisine, le forgeron leur prête gracieusement un réchaud. Élise cherche le lait dans une ferme située sur la route de Seyches ; très souvent, Émilie SCHREIBER l’accompagne. Pour acheter de la viande de boeuf la famille se déplace à Marmande ; le boucher de Saint-Barthélemy d’Agenais n'ayant que de la viande de veau. Elle se rappelle également d'un charcutier strasbourgeois, évacué à Bergerac, venant régulièrement leur proposer des produits plus connus.
Élise se rappelle de ses nombreuses excursions à vélo dont certaines l'ont conduite à Casteljaloux et Bergerac, distants respectivement de 40 et 60 km. Elle se souvient également de la fête patronale et des beaux chants préparés à cette occasion, mais très peu d'habitants y assistèrent. Elle regrette le retour quelque peu précipité, parce que le curé KUSTER envisageait encore un pèlerinage à Lourdes.
Lors du retour, de nombreux arrêts ponctuent l'avancée du train. À Agen, un potage à la tomate leur est servi. Arrivé à Urschenheim, il n'y a plus de poules et de lapins ; c'est le début des cartes de rationnement et Élise précise qu'à cette époque « on n'avait pas de problème de diabète ou de cholestérol ».
De juin à septembre 1940, les réfugiés ne disposent d'aucune nouvelle du village. Il n'y avait pas de poste radio dans les maisons. Tout au plus, quelques nouvelles incertaines filtraient dont celle du décès de Justin FICHTLER lors des combats contre les Allemands ; dès la nouvelle connue, la famille a porté le deuil et un office religieux a été célébré par le curé KUSTER. Toutefois, Justin FICHTLER est présent dans le village pour accueillir les réfugiés à leur retour : un échange de veste avec un compagnon d'infortune mortellement blessé lors des combats étant à l'origine de cette méprise.
Élise nous dit « que les temps étaient durs ».
En images
Le témoignage d'Elise HECKLEN en vidéo
Une question ? Une information à partager avec le site histoire-urschenheim.fr ?
Toutes les rubriques
Histoire-urschenheim.fr
Ces notes sur le passé d'Urschenheim sont à l'initiative de Robert Kohler qui administre et gère le site bénévolement en toute autonomie. Le site regroupe des informations historiques sur le village d'Urschenheim situé en Alsace.
Email : robertkohler@wanadoo.fr
Téléphone : 06 11 46 51 39
Informations légales
Copyright Histoire-urschenheim.fr
Tous droits réservés
SITE INTERNET CRÉÉ PAR AUDREY CRISTANTE AVEC LE LOGICIEL FRANÇAIS WEBACAPPELLA FUSION ET ADMINISTRÉ PAR ROBERT KOHLER