Accueil | Les périodes de guerre | L'évacuation de Mai 1940
Le témoignage de Fernand HAUMESSER
Témoignage écrit
Agé de onze ans au moment des évènements, Fernand se rappelle bien de son séjour dans le Lot et Garonne après un voyage de trois jours en train. La maison où il est hébergé se situe dans le centre de Saint Barthélemy d’Agenais, tout juste derrière le monument aux morts.
Il se souvient des premiers repas pris dans la halle du village avant que le curé KUSTER n’obtienne de la part des autorités des indemnités de réfugiés. Un boucher-charcutier strasbourgeois évacué venait dans le village tous les jeudis, ce qui permettait aux familles de retrouver quelques habitudes alimentaires alsaciennes, au lieu et place de la viande de veau en profusion dans la région d'accueil.
Les maisons ne disposent pas d'eau courante et l'eau est cherchée au moyen de sceaux dans la fontaine toute proche. La plupart des habitations n'étaient plus occupées depuis de très nombreuses années ce qui explique leur confort rudimentaire dont l'absence de toilette - les jardins contigus étant mis à profit.
Fernand nous dit que les matinées des réfugiées débutent par les offices religieux célébrés par le Curé KUSTER chez qui il était servant de messe. Puis les enfants assistent aux cours donnés par Mademoiselle MILLION, l’institutrice d’Urschenheim également évacuée, dans la cour du presbytère. Leur scolarité se trouve interrompue avec la venue de l'été, mais également avec l'occupation allemande. Les après-midi, la plupart des jeunes se retrouvent dans une ferme située à la sortie du village en direction de Puymiclan. Ils aident ponctuellement aux travaux agricoles, dont les moissons de l'été 1940 ; la plupart des hommes étant mobilisés, la main-d'oeuvre alsacienne se trouve appréciée. Fernand se rappelle des gerbières qu'il voyait pour la première fois : « C'était des événements pour nous ». Il se souvient également de quelques matches de football dans la ferme des Vettoretti. Les immenses vergers et les grosses pêches restent présents dans son esprit.
Au moment du départ, des réfugiés se trouvent dirigés vers Marmande avant de rejoindre Agen où le train est bloqué durant une journée en gare. Son oncle, membre de la police secrète vient lui rendre visite durant cet arrêt inopiné. Fernand ne le reverra qu'après la fin de la guerre parce que ce dernier se voit contraint de rester à Perpignan pour des raisons de sécurité - avant le début des hostilités, son oncle se rendait régulièrement en Allemagne où il assistait aux réunions de propagande nazie au titre des services de renseignements où il a été repéré, puis recherché par les envahisseurs dès que le conflit avait éclaté. Durant le retour en Alsace, le train circule essentiellement de nuit. Après avoir franchi la ligne de démarcation à Chalon-sur-Saône, les évacués se retrouvent sous la surveillance de gardes armés accompagnés de chiens policiers ; le confort rudimentaire des wagons à bestiaux dans lesquels ils voyagent entassés dramatise encore plus leur situation.
Fernand se rappelle de son arrivée à Colmar, puis de son transfert à Urschenheim. Il y retrouve son père, Alfred, qui était soldat dans le Nord de la France en mai 1940 et qui ignorait tout de la situation des réfugiés ; il n'avait appris l'évacuation du village qu'à son retour à Urschenheim après avoir transité dans un camp de prisonniers à Alençon.
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